Le journal des actionnaires #67 - Automne 2021

Analyse & Perspectives par Jean-Pierre Sbraire, Directeur Financier

ANALYSE & PERSPECTIVES

© Lutt Julien - Capa - TotalEnergies

La forte génération de cash provenant du pétrole et du gaz permet d’investir dans des projets de croissance rentable dans les renouvelables & l’électricité, et ainsi de construire une Compagnie multi-énergies durable, alliant transition énergétique et retour à l’actionnaire.

Par Jean-Pierre Sbraire 
Directeur Financier

La reprise économique mondiale, notamment en Asie, a entraîné une forte hausse des prix de toutes les énergies au troisième trimestre compte tenu de l’interconnexion des systèmes énergétiques. Les prix du gaz en Asie et en Europe, en hausse de plus de 85 % par rapport au trimestre précédent, ont atteint des niveaux inédits, et les prix du pétrole sont en hausse de 7 %, poursuivant leur appréciation régulière depuis un an.

TotalEnergies réalise ainsi un résultat net ajusté de 4,8 milliards de dollars en hausse de 38 % par rapport au deuxième trimestre 2021 en s’appuyant pleinement sur son modèle multi-énergies, et particulièrement ce trimestre sur sa position de leader mondial dans le GNL. La Compagnie a généré un cash-flow (DACF) de 8,4 milliards de dollars, en hausse de près de 25 % par rapport au trimestre précédent, et un EBITDA ajusté de 11,2 milliards de dollars.

Le secteur integrated Gas Renewables & Power (iGRP) réalise un résultat net ajusté de 1,6 milliard de dollars et un cash-flow de 1,7 milliard de dollars, les plus hauts de son histoire, grâce à une surperformance de ses activités de négoce qui tirent parti de son portefeuille de GNL intégré à l’échelle mondiale. Les activités renouvelables et électricité poursuivent leur croissance : les capacités brutes de production électrique renouvelable atteignent ainsi près de 10 GW, notamment grâce à la croissance d’1 GW sur le trimestre en Inde. Le nombre de clients électricité atteint 6 millions.

L’Exploration-Production bénéficie de l’augmentation de sa production de 2 % sur le trimestre grâce au desserrement des quotas de l’OPEP+ et de l’augmentation des prix du Brent et du gaz pour réaliser un résultat opérationnel net ajusté de 2,7 milliards de dollars.

L’Aval bénéficie de marges toujours élevées dans la pétrochimie et de l’amélioration des marges de raffinage européennes néanmoins impactées par la hausse du coût de l’énergie. Le Marketing & Services confirme quant à lui un retour à des résultats d’avant-crise. Le secteur Aval enregistre un résultat opérationnel net ajusté en hausse d’environ 10 % comparé au trimestre précédent à 1 milliard de dollars.

Compte tenu de la discipline maintenue sur les investissements, TotalEnergies enregistre un cash-flow net de 6,2 milliards de dollars ce trimestre, couvrant le dividende trimestriel de 2,1 milliards de dollars, et permettant de poursuivre la réduction de sa dette nette, avec un ratio d’endettement à 17,7 % au 30 septembre 2021. La rentabilité des capitaux propres s’établit à 12 % sur les douze derniers mois.

La Compagnie confirme ses priorités en termes d’allocation du cash-flow : investir dans des projets rentables pour mettre en œuvre la stratégie de transformation de TotalEnergies en une Compagnie multi- énergies durable, lier la croissance du dividende à la croissance structurelle de son cash-flow, maintenir un bilan solide et une notation long terme à un niveau minimum « A » en ancrant durablement son ratio d’endettement sous les 20 %, et allouer jusqu’à 40 % du surplus de cash généré au-delà de 60 dollars par baril à des rachats d’actions.

Le Conseil d’administration a donc décidé la mise en distribution d’un troisième acompte sur dividende au titre de l’exercice 2021 à 0,66 par action et confirme la réalisation de rachats d’actions à hauteur de 1,5 milliard de dollars au 4e trimestre 2021.

EBITDA

L’EBITDA est un sigle anglais qui signifie earnings before interest, taxes, depreciation, and amortization, soit en français « bénéfices avant intérêts, impôts, dépréciations et amortissements ». Cet indicateur permet de définir la création de richesse des entreprises dans l’optique de pouvoir les comparer entre elles.