Le journal des actionnaires #72 Automne 2023

TotalEnergies a annoncé cet été le renforcement de sa position dans le GNL aux États-Unis en s’associant à GIP et NextDecade pour le développement d’un nouveau projet. Pouvez-vous nous en dire plus ? 

Ladislas Paszkiewicz : La Compagnie a signé un accord-cadre avec l’entreprise américaine NextDecade pour participer au développement du projet Rio Grande LNG, une usine de liquéfaction de gaz naturel au Texas. Il s’agira d’enlever 5,4 millions de tonnes par an de GNL pendant 20 ans, ce qui portera notre capacité d’export de GNL américain à plus de 15 millions de tonnes par an d’ici à 2030. En parallèle, un projet de captage et stockage de carbone est à l’étude par l’opérateur afin de réduire les émissions générées. C’est une très bonne nouvelle, car cela renforce encore notre rôle de premier exportateur de GNL américain dans le monde. Ce GNL va permettre de participer à la sécurité d’approvisionnement en gaz de l’Europe et aussi de fournir à nos clients asiatiques une énergie alternative au charbon. 

Quel est le portefeuille GNL de TotalEnergies aujourd’hui aux États-Unis ?

L.P : Aux États-Unis, TotalEnergies est notamment présent dans la liquéfaction du gaz à travers sa participation de 16,6 % dans l’usine Cameron LNG en Louisiane, qui nous permet d’exporter 4 millions de tonnes par an. En Basse-Californie au Mexique, TotalEnergies est actionnaire à 16,6 % de l’usine de liquéfaction Energia Costa Azul LNG qui permettra, une fois la construction terminée, d’exporter 1,7 million de tonnes par an de gaz américain vers les marchés asiatiques sans passer par le canal de Panama, réduisant ainsi les coûts de transport et l’empreinte carbone.

Nous avons aussi des contrats d’achat de GNL avec les principaux terminaux GNL des États-Unis, tels que Sabine Pass LNG, Freeport LNG ou Corpus Christi. Ces positions nous classent au premier rang des exportateurs de GNL américain en 2022 avec plus de 10 millions de tonnes et nous a permis de contribuer à l’approvisionnement énergétique du continent européen dans un contexte de crise gazière.

Comment notre portefeuille dans le GNL américain s’inscrit dans la stratégie de la Compagnie ?

L.P : Avec le GNL américain, à l’instar de ce que nous faisons au Qatar, nous confortons résolument notre position de numéro 3 mondial du GNL et d’acteur majeur de la transition énergétique. Le gaz est pour la Compagnie l’énergie-clé de la transition. Il permet de continuer à fournir les énergies dont le monde a besoin aujourd’hui, notamment avec le gaz naturel en substitution au charbon, et d’accélérer la transition vers une offre d’énergies bas carbone, de manière responsable et durable. Le gaz, parce qu’il émet deux fois moins de CO₂ que le charbon dans la production d’électricité, occupe une place clé dans les feuilles de route Net Zero de nombreux pays consommateurs de charbon. Liquéfié, le GNL est incontournable pour mettre à disposition des pays consommateurs les larges ressources de gaz disponibles à travers le monde. Flexible et pilotable, il complète nos capacités électriques renouvelables, intermittentes, face aux aléas météorologiques et aux variations de demande.